AOC Bleu de Gex, du Haut-Jura, Septmoncel

Actuellement plus connu sous le nom de bleu de Gex, les sources et l’appellation d’origine de ce fromage proviennent de Septmoncel et de ses environs.

Historiquement et en toute objectivité, il faut remonter à l’époque où la paroisse de Septmoncel était comprise au sein d’un périmètre limité par Saint Claude, la Valserine, les Rousses et Longchaumois, pour traduire pleinement le passé de ce fromage appelé alors le « Septmoncel ».

Fromage au lait cru de vache, à pâte persillée, non cuite et sous forme d’une meule d’un poids moyen d’environ 7.5 Kg (matière grasse d’au moins 50%).

Ce territoire austère, montagneux, au sol peu fertile, très boisé et au climat rude fut pénétré par de nombreux migrants. Notamment, certains venant de Suisse (Vaud) implantent, vers 1747, la première fabrication de gruyère tandis que déjà des dauphinois fuyant et refusant d’être français suite au dons des terres du grand seigneur dauphinois Humbert II, au roi de France en 1343, avaient amené le principe de fabrication du « bleu persillé » type Sassenage.

En outre, les sols pauvres, le climat, les habitations éparses font que chèvres et brebis demeurent majoritaires avec la fabrication d’une tome.

Ce n’est qu’au milieu du XVIIIème siècle que la race bovine s’implante et permet de développer la fabrication de « chevrets » et de « bleu » encore nommé «gris ». Pour ce dernier sans possibilité de dater précisément, il est reconnu que la fabrication démarra au sein de fermes sous le nom de « Septmoncel » (voir annuaire du Jura de 1813). L’avocat et député Christin, compagnon de lutte de Voltaire, présente le 06/07/1791 à la constituante, un rapport défendant le maintien des activités des Salines de Montmorot (39), dont la production est nécessaire aux fabricants des fromages de « Gruyère » et de « Septmoncel ».

La reconnaissance de ce fromage se fera au travers d’une production devenant conséquente (en 1859, 23 communes de l’arrondissement de Saint Claude en fabriquent 253 000 kg). Au départ de la production, les paysans « fromageaient » à la ferme. Mais la présence de courants progressistes sur le secteur de Saint Claude ainsi que des perspectives économiques firent que l’on assista début du XXème siècle à la naissance de sociétés coopératives de production du bleu de Septmoncel , encore appelées fruitières (fruitier = fromager). La Commune de Septmoncel en compta quatre implantées dans les hameaux de la Vie Neuve, Montépile, Clavière et le Manon. Sur l’ensemble du Haut Jura, il existait au milieu du siècle passé, plus de 30 fruitières d’importance diverse.

Ce succès amena le ministère de la Culture, avec le soutien financier du Conseil Général et de la chambre d’agriculture du Jura ainsi que de certaines communes, à créer en 1925, à la Pesse, une école de formation mixte pour fromager. Cette formation animée par des enseignants de L’E.N.I.L. de Poligny fonctionnait pendant 4 mois l’hiver. En 1948, certaines fruitières créaient une coopérative de négoce pour écouler leurs productions de Bleu de Septmoncel.

Actuellement, il ne reste que 2 authentiques coopératives (Les Moussières et Chézery) même si la production est assurée par ailleurs par des groupes laitiers (Lajoux, Les Rousses) et une société privée.

NB : Curieusement sous la pression de propriétaires de troupeaux à Gex venant en alpage d’été sur le secteur du Haut jura ,l’appellation fut modifiée le 25 juillet 1935 par décision du tribunal civil de Nantua.

L’AOC « Bleu de Gex, Haut Jura Septmoncel » régie par le décret du 29 décembre 1986,inclut en zone de fabrication le secteur du Haut Jura et quelques communes de l’Ain sans y inclure Gex.